Affichage des articles dont le libellé est positionnement politique. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est positionnement politique. Afficher tous les articles

dimanche 5 décembre 2021

L’affiche de campagne : support du spectacle politique.


Support publicitaire qui vise à vendre le politique sans complexe avec une image et des mots. Rassembler son camp, aller au-dessus des clivages, faire proche du peuple, atténuer l’agressivité du candidat, gagner en crédibilité ou en présidentiabilité : l’affiche politique est conçue, comme dans l’univers des marques, pour mettre en lumière les attributs (vrais ou non) d’un produit de grande consommation. Pour attirer l’attention, gagner l’adhésion et déclencher le vote en faveur du politique, tout est pensé pour exprimer au mieux le positionnement et la valeur ajoutée : l’angle et le cadrage de la photo, le regard, le sourire, le costume, l’arrière-plan, le filtre, les vraies gens, la vraie vie aussi. Dans une affiche de campagne, tout n’est qu’une question de forme, de packaging, de naturel que l’on fabrique avec des professionnels du paraître, des apparences et de la représentation-produit pour sublimer l’image du candidat figée dans un moment de séduction, au plus près du plus grand nombre.

Avec l’image, le slogan est l’autre élément-clé d’une affiche de campagne. «  Impossible n’est pas Français », « Make American great again », « Yes we can », , « Faire plus pour ceux qui ont moins », « La France qui ose », « Ensemble tout est possible », « Le changement, c'est maintenant », « Sous les pavés la plage », « CRS SS », « Police Assassin » : qu'il vende un homme, un pays, une thématique, un candidat, un programme, un positionnement, un rassemblement, une colère, une manif, un soulèvement, un mouvement : le slogan doit marquer les esprits. Quelques mots seulement doivent suffire pour faire passer un message, véhiculer une promesse, qualifier un produit, imposer ou changer une image. Le slogan est fait pour être repris et décliné partout jusqu’au plus petit support visible du monde marchand. La force du slogan réside dans sa formulation spectaculaire et sa répétition. Le slogan, réduit aujourd'hui en un mot avec le hashtag, répond à l'instantanéité et au temps d’attention ultra-court de l'époque, qui se contente de lire le résumé. La politique comme souhaitée par le spectacle doit rentrer dans le format imposé des bandeaux des chaînes d’« info » et l’espace-réduit des réseaux sociaux. C'est pourquoi la politique se limite aujourd’hui à un nombre de signes très réduit, des formules et des petites phrases, suffisantes pour faire le show.

François Belley

http://francoisbelley.fr

mardi 9 novembre 2021

De Gaulle : mètre-étalon de la politique.

Pour les médias comme pour les politiques, le temps commémoratif est aussi le temps de la célébration spectaculaire, celui du « vu » et du « à voir ». Bicentenaire de la Révolution française, centenaire de l’armistice, hommage à Jeanne d’Arc, appel du 18 juin, cinquantenaire de la mort du général de Gaulle : le rebond sur le calendrier permet au politique de s’approprier l’actualité et se sculpter une stature, faire passer des messages et récupérer à son compte l’Histoire avec ses symboles et ses forces d’évocations.

Le médiatico-politique aime jouer avec les dates, les lieux et la mémoire des grands Hommes comme il sait aussi jongler avec les chants et les discours, les chorégraphies et les minutes de silence : c’est le principe du marketing du souvenir, de la célébration et de l’hommage.

À l’instar des grands événements sportifs, il n’y a rien de mieux que « l’hommage » à vivre à travers l’écran du spectacle pour offrir à la population le moment de communion, les belles images et la dose d’émotions qu’elle attend. « Panthéonisation », « hommage national », « remise de médailles » ou de « badges de l’engagement », « applaudissements à 20h sur les balcons » : hier pour les héros de la Nation, les militaires, les policiers ou les sportifs, aujourd’hui pour ceux du quotidien, les soignants, les profs, les activistes et même les animaux, la distinction populaire comme prestige social, même à titre post-hume, n’échappe pas au diktat du visible spectaculaire.

À l’heure de la défiance presque totale à l’égard du politique, la commémoration (en lieu et place du meeting) s’impose au sein de la vie politique comme le dernier grand spectacle des émotions. Récompenser un geste héroïque, un engagement militant ou simplement l’incarnation d’une noble cause : pour le système spectaculaire, les honneurs doivent être avant tout médiatisés et suivre le processus de vente classique de la marchandise du « à voir ».

Cité de façon abusive dans les discours de droite comme de gauche, le Général de Gaulle est utilisé par le médiatico-politique essentiellement pour son image et sa force d’évocations. Dans l’inconscient collectif, le Général de Gaulle incarne la République. Il est l’image de l’appel du 18 juin, de la Résistance et de l’homme providentiel : soit la posture recherchée par tout Homme politique. Se référer au Général de Gaulle, c’est l’assurance de ne pas cliver l’électorat. C’est s’acheter une histoire et des valeurs, une morale aussi («Vous imaginez le général de Gaulle… ?»). Avec de Gaulle, le politique se réapproprie le roman historique. Il s’associe dans les mots à un type de leader politique qui n’existe plus aujourd’hui. Le Général de Gaulle est le mètre étalon de la politique.   

François Belley

http://francoisbelley.fr

mardi 21 septembre 2021

L' arnaque du " Troisième Homme " !


 

«Le phénomène X !», « La surprise Y ! », « La révélation Z » : à chaque élection présidentielle, c’est le même impératif : il faut voir éclore de la narration médiatique, un outsider d’où peut venir la surprise, un candidat chargé de perturber le jeu politique, « un troisième Homme » capable de bouleverser la donne, déjouer les pronostics et perturber - à défaut de l’empêcher - « le duel» annoncé.

Sur la liste des convives, « le troisième Homme » est l’un des premiers à recevoir, sous forme de sésame, un carton VIP ouvrant les portes des médias. J. Lecanuet, J. Chaban-Delmas, R. Barre, F. Bayrou, E. Zemmour, C. Taubira, « le troisième Homme », c’est le refus du duel annoncé, la carte de l’originalité : le choix de l’audace, du moins tel qu’il est présenté et vendu par la presse.

Invité faussement surprise des campagnes électorales, « le troisième Homme » porté par la vague des sondages, aidé aussi par les Unes spéculatrices, est en réalité une création médiatique qui vise, pour des raisons logiques d’audience, de sur-enchère et d’emballement journalistique, à rendre à travers l’hypothèse « crédible » d’un coup de théâtre à venir, l’impossible finalement « possible », l’improbable peut-être « probable » et l’irréalisable finalement tout à fait « réalisable ».

« Jusqu’où peut-il aller ? », « Et si c'était lui ? », « Pourquoi pas lui ? », « Lui Président ? », « Et si c'était elle ? » : le rôle du « troisième Homme », enfermé par les médias dans une politique-fiction à laquelle parfois même l’intéressé ne croit pas, ne doit son existence qu’au suspense qu’il permet de créer et maintenir jusqu’au terme de l’élection, période après laquelle " le troisième Homme" disparaît du premier plan de la caméra. Comme au Cinéma, il convient d’accrocher le spectateur, au risque de le voir sinon jeter son cornet, se lever fissa et quitter la salle sans le moindre espoir de retour sur son siège.

Utilisé par les diffuseurs du spectacle politique comme formule marketing d’aide à la vente, « le troisième Homme » comme pseudo candidat-rempart à la bipolarisation de l’élection, finit pourtant par stagner, s’effondrer lors de la cristallisation de la campagne et devenir le grand perdant de l’élection, lui restant alors que la maigre consolation de sa déclaration de l’entre-deux tours avec l’annonce toujours très attendue des consignes de votes, ultime passage dans la lumière.

François Belley

http://francoisbelley.fr

vendredi 10 septembre 2021

La campagne "détournée" d'Eric Zemmour.


Eric Zemmour est un excellent communicant. Il est même, au sein de l'offre politique actuelle, le spécialiste des médias. Aussi, en bon stratège du PAF qu'il est, il continue, à propos de son (hypothétique) candidature à l'élection présidentielle, d'entretenir le flou pour entretenir la flamme. Car mieux que quiconque, Eric Zemmour sait que laisser planer le doute sur ses intentions, jouer avec la rumeur, se dire « intéressé » tout en écartant, habilement de l’ordre du jour la question posée sur ses ambitions personnelles contribue à maintenir sur lui l’attention des médias, du public et de ses concurrents.

« Se présentera-t-il ? », « Se déclarera-t-il ? », « Se lancera-t-il ? » : le vrai-faux suspense médiatique propre à tout bon récit est en effet un moyen facile de faire monter les enchères, laisser les débats se faire et les publications envahir les réseaux sociaux comme les moteurs de recherche. Ainsi, contrairement à X. Bertrand, V. Pécresse ou encore A. Hidalgo, E. Zemmour attend stratégiquement son heure. Pour autant, Zemmour est omniprésent dans les médias, les débats, au CSA, sur Amazon et bientôt dans les librairies.

En réalité, Eric Zemmour est évidemment candidat à l'élection présidentielle mais un candidat outsider qui, par son statut, a opté pour une campagne différente de celles pratiquées habituellement par les professionnels de la politique. Chez Eric Zemmour et ses disciples-communicants, sur CNews ou ailleurs, le discours est clair et le propos dénué d’ambiguïtés.

Non, Zemmour n'est pas candidat : il est écrivain-éditorialiste.

Non, Zemmour n'est pas en campagne : il est en promotion de son livre. 

Non, Zemmour n'est pas à la rencontre des Français : il est avec ses lecteurs.

Non, Zemmour n'a pas présenté son slogan de campagne : il a simplement dévoilé le titre de son dernier essai " La France n'a pas dit son dernier mot ".

A ce titre, la couverture (publiée hier) du dernier livre d'Eric Zemmour dit tout de sa stratégie de communication détournée. Car la couverture de son livre est en réalité ni plus ni moins que son affiche "officielle" de campagne : une affiche directe, elle sans ambiguïtés sur l'intention, la promesse et l'ambition de l'auteur-candidat qui comme l'indique le slogan s'apprête à livrer bataille.

Stratège, Eric Zemmour, l'éditeur cette fois, a détourné les contraintes de l'affiche politique classique, celle qui par exemple interdit notamment dans la composition toute utilisation du "bleu-blanc-rouge". Par le biais de son livre auto-édité chez Rubempré, Eric Zemmour a donc passé outre les contraintes de fond et de forme pour s'offrir l'affiche de campagne de son choix.

Puisque la couverture du livre d'Eric Zemmour est d'abord son affiche de campagne, elle méritait ici d'être à sa juste place, c'est-à-dire sur un panneau électoral.

François Belley

http://francoisbelley.fr

lundi 6 septembre 2021

" La Remontada " ou la victoire de la pub !


A. Montebourg aime la com', la mise en scène et la pub. Son histoire en tant que Ministre de l'Economie, candidat à la primaire socialiste ou entrepreneur le prouve. L'Homme-marque aime les coups d'éclat. Il a l'instinct publicitaire : c'est une évidence.

Ce week-end, A. Montebourg (comme à peu près maintenant tout le monde sur le marché politique) a donc présenté sa candidature à l'élection présidentielle, à travers son slogan de campagne "La Remontada ", en référence à la désormais célèbre remontée du FC Barcelone contre le PSG (mars 2017). Entré dans la dictionnaire, le mot est devenu depuis un classique dans l'univers footballistique et évidemment commercial.

Aujourd'hui, la logique publicitaire, opportunisme par nature, détourne le concept de "Remontada" pour vendre un candidat. Et l'objectif recherché est largement atteint. Puisque cela faisait bien longtemps qu'un simple slogan n'avait pas fait autant parlé. Durant 2 jours en effet, le concept de "Remontada" décliné pour "l'industrie", "les salaires", "la planète", "les territoires " et "la République" a cristallisé les passions, animé les réseaux sociaux et occupé à peu près l'ensemble des commentateurs de la vie politique. Là où les signatures-produits de JL. Mélenchon et de F. Roussel, de X. Bertrand ou encore de V. Pécresse sont passées aux yeux du grand public comme un bateau dans la nuit, la "Remontada" a créé l'événement. Deux mots auront donc suffi pour déclencher la réaction et faire passer un message, véhiculer une promesse et installer un cap vers 2027

En publicité, le slogan comme formule du spectacle est conçu pour entrer dans la tête du consommateur. Qu'importe si l'accroche choisie est "pathétique" pour les uns ou "artificielle" pour les autres, le slogan ne passe pas inaperçu. A. Montebourg a choisi cette piste créative justement pour ça. Non par justesse mais pour son potentiel de viralité. 

Qu'il soit issu d'une agence de pub, d'un conseiller ou d'A. Montebourg himself, le candidat à la "Remontada" a donc fait le choix du décalage. Il a aussi de fait, fait monter les enchères du slogan politique (donc du spectacle politique), en premier lieu chez les petits candidats, qui devraient sans surprise opter eux-aussi pour la voie de la pub et de l'originalité, pour une place dans le trendtopic. Et ainsi continuer la marchandisation de l'Homme politique, via un marketing désormais décomplexé.

François Belley

http://francoisbelley.fr

 Mise en scène d'A. Montebourg : l'Homme-sandwich.  


 

vendredi 3 septembre 2021

" À la rencontre des Français ! " : classique de la com-spectacle.


"À la rencontre des Français ! " : à la veille de l'élection présidentielle, d'E. Macron à E. Zemmour, en passant par X. Bertrand, V. Pécresse ou A. Hidalgo : ils y vont tous. A pied, en train ou à bicyclette, les candidats déclarés ou probables commencent les uns après les autres à opérer sous l’œil des caméras, les premières descentes dans la vie réelle : l'enclos des vraies gens. Pour certains d'entre eux comme S. Rousseau,
candidate à la primaire écologiste, ils vont même jusqu'à dormir carrément chez l'habitant... afin de vivre comme lui. Curieuse expérience !

De VGE et ses causeries "au coin du feu" au "tête-à-tête" de F. Hollande avec mamie Lucette : aller à la rencontre des Français" est un grand classique de la com-spectacle : une étape incontournable pour tout candidat "sérieux " qui, avant de proposer un quelconque programme, se doit de commencer par "écouter" , "comprendre" et "consulter". Autrement dit,  s'inscrire dans une démarche "démocratique", "participative" ou "collective". Au choix. 

Sur le papier, le voyage aller-retour dans le réel est censé permettre au candidat-spectacle, par une pratique furtive du quotidien, de sentir le pouls de la société, prendre conscience des réalités pour mieux comprendre les enjeux. Minutieusement préparés par les équipes de communication, ces incursions dans la vie réelle ne sont en réalité que du spectacle. En effet, elles visent essentiellement 3 objectifs :

1- créer de belles images, illustrant la proximité, le naturel et la normalité du candidat-miroir, à l'aise avec son semblable ;

2- démontrer le lien toujours existant du candidat avec le monde réel ;

3- créer l'événement, attirer l'attention des journalistes pour faire tomber des "papiers", soit autant de matières et de contenus pour continuer à exister sur le marché ;

Aussi, que le candidat-spectacle aille dans une cité au nord de Marseille, sur un marché de province ou dans une ferme agricole, il cherche in fine toujours à cocher les mêmes cases d'image, de popularité et de notoriété. " Aller à la rencontre des Français " est un grand classique de la com-spectacle. Pour le politique, le dire face caméra montre de fait une évidente déconnexion avec le réel.

François Belley

http://francoisbelley.fr

 Illustration de la com-spectacle avec la députée des Yvelines, Aurore Bergé



mardi 6 juillet 2021

Le turn-over politique par la logique de marque.

En politique comme dans les médias ou le sport de haut-niveau, lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous, que les têtes ne reviennent plus, les voix deviennent inaudibles et que les couacs s’accumulent, vient inéluctablement la question dite du « renouvellement » du chef de file, du présentateur ou encore du sélectionneur.

Or, dans nos sociétés médiatiques, le renouvellement est d’abord un changement d’image, censé par l’apparition de nouvelles têtes dans l’écran du spectacle, vendre au public une « dynamique nouvelle », créer « un nouveau souffle » et opérer « un changement de cap ».

Le renouvellement dans l’annonce, la mise en scène et les faits est un acte de communication : un message envoyé à celui qui conteste la gouvernance du moment, l’efficacité de l’action et la légitimité à l’instant T. Aussi, le changement n’est  qu’une affaire de visuel et d’emballage, davantage un enjeu de personnalités que d’idées, de marketing que d’orientations politiques, de notoriété acquise que de compétences reconnues.

Pour ré-assurer l’opinion, le médiatico-politique s’inscrit dans une logique de marque, d’image et de coups politiques. Symbole du monde-marchand, « la marque politique » par sa notoriété, son positionnement et sa force d’évocations est encore un gage de qualité : une garantie qui rassure et sert de repère au consommateur-électeur. Alors, dans le cadre du turn-over politique propre au temps électoral, le politique choisit « un nom » et retient « un visage », mise sur une « une notoriété », fait le choix « du style », achète « une star » de l'écran. C'est  "Ségolène Royal" en son temps, "Nicolas Hulot" ou récemment "Eric Dupont-Moretti". 

La marque politique à travers « une personnalité exceptionnelle », une « figure ultra-médiatique » ou encore une « côte de popularité » constitue le sujet d’attraction de l’ère spectaculaire, l’objet de contemplations et le sujet de discussions de la politique-spectacle.

Les Hommes politiques sont des marques définitivement, des icônes de grande consommation, des sujets de fétichisation dont chaque face du packaging, jusqu’à la dernière ligne des caractéristiques-produit, doit attirer l’œil des médis comme du conso-électeur.

Cette colonisation du champ politique par la logique de marque signe par K.O la victoire du marketing sur le monde des idées. Aujourd’hui hélas, « la marque-personne » se retrouve partout, en premier lieu sur les réseaux sociaux où chacun des acteurs pour séduire et persuader, soulever l’adhésion et se vendre, passe par le filtre de la mise en scène, du branding et de la recherche d’une valeur ajoutée sur le marché pour exister, en vain, dans le monde de l’hyper-choix.  Politique Spectacle.

François Belley 

http://francoisbelley.fr


lundi 5 juillet 2021

De l’importance du positionnement politique pour duper le conso-électeur.


Pour celui qui s’aventure sur le marché de la « politique spectacle » (professionnel de la politique, essayiste, présentateur télé, élu ou comique), le premier enjeu est de pouvoir sortir du nombre : c’est-à-dire marquer sa différence pour tenter d’éclore du bitume de l’hyper-choix et de l’ultra-contenus.

Tels la voiture « sans conducteur », la crème « anti-vieillissement », le jambon « sans nitrite » ou encore le smartphone « pliable », le candidat médiatico-politique doit par le choix stratégique d’un positionnement être perçu comme un produit singulier, novateur voire unique. Le positionnement politique agit en effet comme un repère pour le consommateur qui associe au patronyme une thématique et une promesse, une image, des mots clés et des « valeurs ».

Le positionnement censé répondre à la question « qui vend quoi ? » est une affaire de marketing avant tout : la résultante d’une étude du marché, de la concurrence, des segments électoraux disponibles et des tendances du moment. Le « bon » positionnement (comprendre celui qui est porteur aux yeux du conso-électeur) est souvent simple, identifié rapidement par le public et résumé clairement par les médias. « Le candidat du peuple », de « l’environnement » ou de « la ruralité », « Monsieur vaccin », « sécurité » ou « numérique », « le troisième Homme » ou « l’Homme providentiel » : le médiatico-politique suit les règles basiques de la classification de l’offre qui voit l’étiquette verte (Julien Bayou), bleue (Xavier Bertrand), rouge (Philippe Poutou) ou tricolore (Marine Le Pen) se coller sur le produit et le nom de marque sous-titré d’une formule sur-qualificative ("La France Unie", "Se battre pour Vous", "L'écologie évidemment"....), conçue pour accrocher et inciter à la prise en main.

Pour exprimer le positionnement du candidat médiatico-politique et mettre en lumière ses vrais-faux attributs, tout est pensé : des déplacements sur le terrain au choix des émissions de télé, en passant par le look, le langage, les sujets abordés, les propositions-choc et les petites phrases. Pour le bon déroulé du spectacle, il faut que sur le plateau de jeu, les positionnements de chacun des pions sur la case départ soient de couleurs différentes. Gare au doublon ! Les Hommes-copies au positionnement similaire sont souvent éjectés avant même le premier lancer de dés. François Belley "Politique spectacle"

François Belley

http://francoisbelley.fr