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lundi 2 août 2021

Les vacances des politiques : b.a.-ba de la politique spectacle !


Depuis l’apparition des médias de masse, les vacances du politique (en premier lieu celles de l’exécutif) ne cessent d’être « consommées » comme un feuilleton d’été, lequel feuilleton vise - par un concours collectif de mise en scène, de proximité et de vie quotidienne - à humaniser et normaliser la fonction (à travers l’image d’un politique présenté pour le besoin du spectacle en t-shirt et polo, short et bermuda, claquettes et maillot de bain : autrement dit « comme tout le monde »), à rapprocher et raccrocher aussi avec un public devenu distant.

Déterminante dans la façon dont la presse puis l’opinion percevront in fine le politique, le choix marketing de la destination répond essentiellement à un objectif d’image et de messages. À l’ère de la pandémie continue, rien d’étonnant donc que l’exécutif, pour éviter de nouveaux couacs et optimiser la narration autour du produit mis en spectacle), ait préféré rester dans l’hexagone et humer l’air de la Corse, de la Bretagne ou du Pays-Basque : soient dans le plan de com’ autant de cartes postales médiatiques décentes à envoyer au public, de symboles à activer autour de l’ancrage local et de contenus nécessaires au désormais indispensable storytelling.

Jet-ski, scooter et nage, balade, déjeuner et café en terrasse : si les congés du politique sont présentées au public comme une occasion de souffler et de se ressourcer, ils continuent néanmoins d’être LE théâtre de la mise en scène, de limage et de l’apparition à l’écran. Quand il s’agit de spectacle en effet, il n’y a pas de coupure possible, pas de break autorisé, qui plus est depuis l’apparition des smartphone, des réseaux sociaux et de la fonctionnalité "live". 

Événement attendu par les chaînes d’info, la presse people comme par les badauds, le bain de foule du président, du candidat ou du 1er opposant, constitue de loin l’image estivale à ne pas rater : celle qui met en scène l’Homme de spectacle descendant de l’estrade du pouvoir pour rejoindre enfin son public à qui il offre, selon les occasions et l’humeur du jour, une anecdote ou un check, un selfie ou une partie de raquettes.

Pour la vedette-politique qui doit toujours occuper l’espace, le passage du spectacle du pouvoir à la réalité tout aussi spectaculaire du terrain en compagnie des riverains et des touristes, est recherché à la veille d’une élection majeure, également en cas de baisse sondagière ou de désamour avec l’électorat. Parce qu’il est construit par et pour l’image, le bain de foule n’est jamais spontané. Pensé en amont, il est d’ailleurs souvent monté avec des « vraies gens » filtrées et triées sur le volet.

« Où les ministres partent-ils cet été ? », « Avec qui passent-ils leurs vacances  ? », « Vacances détentes ou studieuses ? » : dans une période estivale propices aux meublages, la sphère médiatique, toujours en quête de contenus, réussit chaque année la prouesse de faire des vacances du politique un sujet de conversation, de débats et de vide contemplation.

François Belley

http://francoisbelley.fr

mardi 13 juillet 2021

Les vacances d’été : summum de la politique spectacle.


Les vacances du politique comme feuilleton d’été à suivre se prêtent tout à fait à la mise en scène de la proximité. Elles participent de l’humanisation voire de la normalisation de la fonction, avec un politique présenté enfin « comme tous » : en t-shirt et polo, short et bermuda, claquettes et maillot de bain.

Le choix de la destination (qui déterminera in fine la façon dont l’opinion va percevoir le politique) est capitale en termes de retombées presse. Pour des questions d’image et de narration évidentes, le politique préfère donc rester sur le territoire national et privilégier la province : soit autant de symboles et d’éléments de story-telling à activer autour de l’ancrage local et du terroir et de cartes postales médiatiques décentes à envoyer au public.

Sport, nage, jet-ski, randonnée, café en terrasse, réunion de travail, sortie en tête-à-tête : les congés du politique sont avant tout le théâtre de limage, recherchée par la presse, people en priorité.Test de popularité, le bain de foule comme événement attendu par la presse est à voir comme la sortie de scène de l’artiste : ce moment précis où après le show, l’homme de spectacle descend de l’estrade pour rejoindre dans la fosse son public à qui il autorise exceptionnellement, à aller approcher, rencontrer et toucher l’idole de toute une vie.

Le bain de foule témoigne du désir tactile du citoyen-spectateur à l’égard d’un politique rock-starisé, prompt dans cette espace-temps de divertissement aux petits mots, selfies, autographes, checks et autres attentions calculées. Pour la vedette-politique qui doit toujours occuper l’espace, le passage de l’écran du spectacle à la réalité du terrain auprès des enfants et des parents, des riverains et des touristes, vise à se rassurer. Pour le politique au pouvoir, le bain de foule est recherché en cas de baisse sondagière ou de désamour avec l’électorat. Parce qu’il est construit par et pour l’image, le bain de foule n’est jamais spontané. Il est souvent monté en amont avec une foule parfois filtrée et des « vraies gens » triées sur le volet.

« Où les ministres partent-ils cet été ? », « Avec qui passent-ils leurs vacances  ? », « Vacances détente ou studieuse ? » : dans une période estivale propices aux meublages, la sphère médiatique, toujours en quête de contenus, réussit chaque année la prouesse de faire des vacances du politique, pourtant inintéressantes sur le fond comme sur la forme, un sujet de conversation, de débats et de bête contemplation, validé par le spectacle et sa logique de star-systémisation permanente.

François Belley

http://francoisbelley.fr