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lundi 6 septembre 2021

Hommage posthume : le prétexte à la com' politique.


Lors du décès d’une célébrité, les réactions du médiatico-politique affluent toujours en masse. Parfois par le biais d’un communiqué, le plus souvent sous forme d’une publication sur les réseaux sociaux, le politique, à la capacité de rebondir sur n’importe quelle « actu » chaude, sait rendre hommage (avec plus ou moins d’habilité) à l’écrivain et à son œuvre, à l’acteur et à sa carrière, au politique et à l’homme, au chanteur et à la voix : c’est l’ère de l’hommage-apparent et du bon mot permanent.

À la mort d’une personnalité publique, c’est une nouvelle convention sociale : le politique, à l’avis d’expert décidément sur tout, doit saluer le défunt, le faire avec tact et le plus rapidement possible pour espérer être repris. À la personnalité politique la plus réactive, la plus créative aussi, revient alors le bandeau-défilant des chaînes d’ info, les premières interviews en duplex puis les invitations en série sur les plateaux télé pour rendre compte d’un souvenir invérifiable ou d’une anecdote présentée toujours comme personnelle.

En réalité, pour l’homme politique en campagne permanente, l’hommage posthume est un prétexte pour communiquer : une occasion pour se faire voir, un moyen d’auto-promotion de plus. Ainsi, n’est-il pas surprenant que dans la mort du géant Jean-Paul Belmondo, E. Macron parle de « panache », M. Le Pen d’« élégance à la Française » et F. Roussel d’« un acteur populaire ».

Dans la mort, le silence comme le temps long pourraient pourtant constituer le plus beau des hommages. Mais non, il faut se précipiter et parler, parader et s’exposer toujours et encore. Dans l’ère du « m’as-tu-lu » l’hommage posthume répond au diktat du contenu et au devoir de vitrine, le silence n’existe pas.

François Belley

http://francoisbelley.fr