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mardi 21 septembre 2021

L' arnaque du " Troisième Homme " !


 

«Le phénomène X !», « La surprise Y ! », « La révélation Z » : à chaque élection présidentielle, c’est le même impératif : il faut voir éclore de la narration médiatique, un outsider d’où peut venir la surprise, un candidat chargé de perturber le jeu politique, « un troisième Homme » capable de bouleverser la donne, déjouer les pronostics et perturber - à défaut de l’empêcher - « le duel» annoncé.

Sur la liste des convives, « le troisième Homme » est l’un des premiers à recevoir, sous forme de sésame, un carton VIP ouvrant les portes des médias. J. Lecanuet, J. Chaban-Delmas, R. Barre, F. Bayrou, E. Zemmour, C. Taubira, « le troisième Homme », c’est le refus du duel annoncé, la carte de l’originalité : le choix de l’audace, du moins tel qu’il est présenté et vendu par la presse.

Invité faussement surprise des campagnes électorales, « le troisième Homme » porté par la vague des sondages, aidé aussi par les Unes spéculatrices, est en réalité une création médiatique qui vise, pour des raisons logiques d’audience, de sur-enchère et d’emballement journalistique, à rendre à travers l’hypothèse « crédible » d’un coup de théâtre à venir, l’impossible finalement « possible », l’improbable peut-être « probable » et l’irréalisable finalement tout à fait « réalisable ».

« Jusqu’où peut-il aller ? », « Et si c'était lui ? », « Pourquoi pas lui ? », « Lui Président ? », « Et si c'était elle ? » : le rôle du « troisième Homme », enfermé par les médias dans une politique-fiction à laquelle parfois même l’intéressé ne croit pas, ne doit son existence qu’au suspense qu’il permet de créer et maintenir jusqu’au terme de l’élection, période après laquelle " le troisième Homme" disparaît du premier plan de la caméra. Comme au Cinéma, il convient d’accrocher le spectateur, au risque de le voir sinon jeter son cornet, se lever fissa et quitter la salle sans le moindre espoir de retour sur son siège.

Utilisé par les diffuseurs du spectacle politique comme formule marketing d’aide à la vente, « le troisième Homme » comme pseudo candidat-rempart à la bipolarisation de l’élection, finit pourtant par stagner, s’effondrer lors de la cristallisation de la campagne et devenir le grand perdant de l’élection, lui restant alors que la maigre consolation de sa déclaration de l’entre-deux tours avec l’annonce toujours très attendue des consignes de votes, ultime passage dans la lumière.

François Belley

http://francoisbelley.fr

lundi 9 août 2021

L'arnaque du " troisième Homme ".


« Le phénomène X !», « La surprise Y ! », « La révélation Z » : à chaque élection
présidentielle, c’est le même impératif : il faut voir éclore de la narration médiatique, un outsider d’où peut venir la surprise, un candidat chargé de perturber le jeu politique, « un troisième Homme » capable de bouleverser la donne, déjouer les pronostics et perturber - à défaut de l’empêcher - « le duel » annoncé.

Sur la liste des convives, « le troisième Homme » est l’un des premiers à recevoir, sous forme de sésame, un carton VIP ouvrant les portes des médias. J. Lecanuet, J. Chaban-Delmas, R. Barre, F. Bayrou, E. Zemmour, C. Taubira, « le troisième Homme », c’est le refus du duel annoncé, la carte de l’originalité : le choix de l’audace, du moins tel qu’il est présenté et vendu par la presse.

Invité faussement surprise des campagnes électorales, « le troisième Homme » porté par la vague des sondages, aidé aussi par les Unes spéculatrices, est en réalité une création médiatique qui vise, pour des raisons logiques d’audience, de sur-enchère et d’emballement journalistique, à rendre à travers l’hypothèse « crédible » d’un coup de théâtre à venir, l’impossible finalement « possible », l’improbable peut-être « probable » et l’irréalisable finalement tout à fait « réalisable ».

« Jusqu’où peut-il aller ? », « Et si c'était lui ? », « Pourquoi pas lui ? », « Lui Président ? », « Et si c'était elle ? » : le rôle du « troisième Homme », enfermé par les médias dans une politique-fiction à laquelle parfois même l’intéressé ne croit pas, ne doit son existence qu’au suspense qu’il permet de créer et maintenir jusqu’au terme de l’élection, période après laquelle " le troisième Homme" disparaît du premier plan de la caméra. Comme au Cinéma, il convient d’accrocher le spectateur, au risque de le voir sinon jeter son cornet, se lever fissa et quitter la salle sans le moindre espoir de retour sur son siège.

Utilisé par les diffuseurs du spectacle politique comme formule marketing d’aide à la vente, « le troisième Homme » comme pseudo candidat-rempart à la bipolarisation de l’élection, finit pourtant par stagner, s’effondrer lors de la cristallisation de la campagne et devenir le grand perdant de l’élection, lui restant alors que la maigre consolation de sa déclaration de l’entre-deux tours avec l’annonce toujours très attendue des consignes de votes, ultime passage dans la lumière.

François Belley

http://francoisbelley.fr