mardi 13 juillet 2021

Les vacances d’été : summum de la politique spectacle.


Les vacances du politique comme feuilleton d’été à suivre se prêtent tout à fait à la mise en scène de la proximité. Elles participent de l’humanisation voire de la normalisation de la fonction, avec un politique présenté enfin « comme tous » : en t-shirt et polo, short et bermuda, claquettes et maillot de bain.

Le choix de la destination (qui déterminera in fine la façon dont l’opinion va percevoir le politique) est capitale en termes de retombées presse. Pour des questions d’image et de narration évidentes, le politique préfère donc rester sur le territoire national et privilégier la province : soit autant de symboles et d’éléments de story-telling à activer autour de l’ancrage local et du terroir et de cartes postales médiatiques décentes à envoyer au public.

Sport, nage, jet-ski, randonnée, café en terrasse, réunion de travail, sortie en tête-à-tête : les congés du politique sont avant tout le théâtre de limage, recherchée par la presse, people en priorité.Test de popularité, le bain de foule comme événement attendu par la presse est à voir comme la sortie de scène de l’artiste : ce moment précis où après le show, l’homme de spectacle descend de l’estrade pour rejoindre dans la fosse son public à qui il autorise exceptionnellement, à aller approcher, rencontrer et toucher l’idole de toute une vie.

Le bain de foule témoigne du désir tactile du citoyen-spectateur à l’égard d’un politique rock-starisé, prompt dans cette espace-temps de divertissement aux petits mots, selfies, autographes, checks et autres attentions calculées. Pour la vedette-politique qui doit toujours occuper l’espace, le passage de l’écran du spectacle à la réalité du terrain auprès des enfants et des parents, des riverains et des touristes, vise à se rassurer. Pour le politique au pouvoir, le bain de foule est recherché en cas de baisse sondagière ou de désamour avec l’électorat. Parce qu’il est construit par et pour l’image, le bain de foule n’est jamais spontané. Il est souvent monté en amont avec une foule parfois filtrée et des « vraies gens » triées sur le volet.

« Où les ministres partent-ils cet été ? », « Avec qui passent-ils leurs vacances  ? », « Vacances détente ou studieuse ? » : dans une période estivale propices aux meublages, la sphère médiatique, toujours en quête de contenus, réussit chaque année la prouesse de faire des vacances du politique, pourtant inintéressantes sur le fond comme sur la forme, un sujet de conversation, de débats et de bête contemplation, validé par le spectacle et sa logique de star-systémisation permanente.

François Belley

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lundi 12 juillet 2021

Les « petits candidats » : composante majeure du folklore électoral.

 

Le « petit candidat » est d’abord une formule médiatique qui réduit l’aspirant-Présidentiable à un pourcentage d'intentions de vote, estimé généralement entre de 0,5 à 5% des suffrages exprimés. Si cette classification sémantique discrimine, disqualifie a priori et fausse le jeu démocratique de la campagne, elle induit surtout la présence des « grands candidats » : comprendre, ceux qui sont connus du grand public et invités à débattre sur les plateaux, testés dans les sondages et retenus comme hypothèse "possible" pour le second tour.

Réduits à la faiblesse de leurs scores présumés, les « petits candidats » relégués par les médias au rôle d’intrus, de figurant ou de trublion, se retrouvent alors par leur statut, contraints de sortir du lot, crier, bousculer et provoquer sans cesse, au risque de devenir inévitablement par un excès de forme, la caution animation de l’élection.

Embauchés à court terme, les « petits candidats » comme intermittents du spectacle, sont une composante majeure du folklore électoral. Souvent autonomes, en dehors des partis, ils sont le levain qui fait monter le niveau du divertissement. Au contact des leaders et professionnels du champ politique, ils agissent comme du poil à gratter, parfois aussi comme des rongeurs de voix, et ce malgré la pression en faveur du « vote utile ». Pour autant, leur rôle est essentiellement de relever le débat, pimenter la campagne et irriter la séquence par le biais de la proposition-choc ou de la petite phrase, du happening ou de la polémique de situation.

« Les petits candidats » pour certains fantaisistes, peuvent venir de la sphère politique mais également de la société civile, de la littérature, du sport, de la télé-réalité ou du monde de la chanson. Sur la scène du spectacle politique, tout le monde est le bienvenu. Aux yeux du conso-électeur, « les petits candidats», qui s’inscrivent dans la logique de profusion chère à la société du cumul et du nombre, renforcent l'illusion du choix dans la présentation de l’offre politique. La stratégie du casting élargi donne en effet l’impression d’une hétérogénéité des candidats et le sentiment d’un pluralisme politique, la sensation d’une diversité d’opinions et de courants : soit l’assurance d’une bonne santé démocratique. Ce n’est pourtant qu’un leurre.

Si le système spectaculaire encourage bien chaque citoyen à devenir un postulant potentiel à la fonction suprême par la notoriété et l’image qu’offre en retour l’effet de candidature, il ne braque in fine ses projecteurs que sur les ténors à deux chiffres, ne concentre son attention finalement que sur l’inévitable « duel médiatico-politique » préalablement vendu à l’opinion et duquel on doit par "crédibilité", "sérieux" et "cohérence", absolument sortir le vainqueur. 

François Belley

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jeudi 8 juillet 2021

Présidentielles 2022 : mais que fait Michaël Youn ?


Cyril Hanouna, Jean-Marie Bigard, Francis Lalanne : mais qu’attend Michaël Youn pour à son tour, aller à la rencontre des Français par le biais d’une émission de débat, d’un essai politique ou d’une candidature ? “Du morning live à l’Elysée” : avouez que ce parcours sans égal aurait franchement de la gueule ! D’autant que l’acteur, réalisateur et scénariste du long métrage “Vive la France” (2013) coche l’ensemble des cases nécessaires pour assurer le spectacle politique d’aujourd’hui.

En politique en effet, nul besoin d’être reconnu, il faut être connu. Et Michaël Youn l’est par ses apparitions télé, ses chansons et ses films, ses one-man show et ses happening à poil, en cascade. Pour réussir dans le spectacle politique, la notoriété est indispensable. Sans elle, pas de reconnaissance du public, donc pas d’acte d’achat possible. Dans les linéaires, un produit à forte notoriété est toujours un gage de qualité et de sécurité, de garantie et de réassurance pour un consommateur formaté qui dans son caddie met de préférence ce qui est connu et déjà vu. C’est pourquoi Michaël Youn a toutes ses chances.

En politique, il faut aussi être populaire. Et Michaël Youn l’est de fait, par ses succès à l’écran et son registre mi-comique mi-parodique. Dans la démocratie d'opinion, le pourcentage d’avis favorables à l’égard d’une personnalité publique, qu’elle soit humoriste, chanteuse, actrice ou animatrice, conditionne en effet le niveau d’influence au sein du débat public. Pour convaincre l’époque, il faut à l’ère du diktat de l’image, atteindre le plébiscite, conquérir le cœur plutôt que la tête des gens : une règle valable pour tous les métiers d’écran, à commencer par la politique.

Au sein de la société du paraître, l’art de vouloir plaire à tout le monde à tout prix au détriment d’un quelconque esprit d’authenticité et de vérité, est devenu le modèle imposant dans lequel être aimé du plus grand nombre est synonyme de confiance, d'adhésion et de blanc seing. Sur le marché de la politique-spectacle, la popularité qui s’exprime à travers des items d’études et de sondages est devenue avec l’audience en ligne et la notoriété, l’un des premiers niveaux de lecture pour jauger la crédibilité d’un « candidat probable ». Ainsi, pour celui qui s’engage publiquement, devenir populaire ou le rester est le seul objectif.

Pour réussir en politique enfin, il faut avoir le sens du spectacle comme Emmanuel Macron ou Marlène Schiappa, Jean-Michel Blanquier, Cyril Hanouna ou Christophe Barbier : autrement dit, ne pas avoir peur de jouer à la marelle en public, de pousser la chansonnette, de monter des partenariats avec des youtubeurs ou de faire le poirier en direct sur un plateau de télé. Et sur ce terrain, Michaël Youn est de loin le meilleur en termes d’idées, de réalisation et d’impact. Pour gagner les faveurs des médias, il faut « buzzer », savoir braquer l’actualité en permanence et entrer dans la peau d’un personnage : aimer se soumettre à la lumière médiatique.

« Du morning live à l’Elysée ! » : le titre du documentaire de BFM, de la Une de Match ou de la prochaine série NetFlix à succès est déjà trouvé. Allez, Michaël, il ne manque plus que toi. Et la campagne de la présidentielle 2022 pourra vraiment commencer.

François Belley

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mercredi 7 juillet 2021

De Greta à Francis : le diktat des "têtes" médiatiques.

Les médias suivent la mode : en premier lieu celle de l'air du temps. Pour l’intérêt marketing que génère le lancement d’un nouvelle gamme de produits médiatico-politiques sur le marché, la presse opportuniste s’inscrit toujours dans la tendance du moment : de l’engouement pour le « temps des femmes » (Ségolène Royal), à celui des « non professionnels de la politique » (Les Gilets Jaunes) et « des saltimbanques » (Bigard, Hanouna ou Lalanne…), en passant par celui « des populistes » (Zemmour), des égéries (Assa Traoré) ou encore des « écologistes post-ado » (Greta Thunberg).

Le système peut s’appuyer et miser en même temps  sur une voire plusieurs « têtes » médiatiques : des produits à la mode souvent court-termistes qui répondent au besoin permanent de renouvellement du spectacle. À l’inverse d’un chef de parti au modèle vieillissant, la « tête » médiatique génère de facto de la nouveauté. Elle crée surtout beaucoup plus de bruit dans l’histoire qu’elle sait raconter au public à grands coups de contenus : du happening classique dans les talk-show jusqu’au partenariat surprise avec une marque d’escarpin. Photographiée et filmée, commentée et analysée : la « tête » médiatique inspire les médias qui peut la présenter la veille comme la nouvelle figure politique, le lendemain même comme un héros contemporain.

Dans le monde de l’entreprise, dans celui du sport ou de la politique, la « tête » médiatique, glorifiée un temps par l’époque spectaculaire, est attendue sinon construite. Elle est choisie avant tout pour son potentiel de vente et de narration : car celui qui a le vent en poupe doit se retrouver aussitôt en première de couverture, s'installer inéluctablement dans les baromètres de popularité et se voir tester dans les sondages. En faire à terme un produit présidentiable : voilà la finalité de la « tête » médiatique pour les médias de masse. « Candidat, pas candidat ?, « Se présentera, ne se présentera pas ?, « Ira, n’ira pas ? » : le casting de l’élection à venir avec le médiatico-politique à la mode comme nouvelle tête de gondole providentielle est l’obsession du journaliste, obsédé par la personnification du jeu électoral. Nous le voyons chaque jour un peu plus.

Lors d’une interview « politique, » la nouvelle « tête » médiatique, souhaitée ou mise de force par le système sur la liste de départ, importe toujours plus que les raisons pour lesquelles elle s’est engagée sur le marché "politique". Chez les journalistes, cette fétichisation du casting permanent par le diktat des noms et des visages illustre la personnacratie insupportable de la vie politique actuelle. "François Belley". Politique spectacle. 

François Belley

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mardi 6 juillet 2021

Le turn-over politique par la logique de marque.

En politique comme dans les médias ou le sport de haut-niveau, lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous, que les têtes ne reviennent plus, les voix deviennent inaudibles et que les couacs s’accumulent, vient inéluctablement la question dite du « renouvellement » du chef de file, du présentateur ou encore du sélectionneur.

Or, dans nos sociétés médiatiques, le renouvellement est d’abord un changement d’image, censé par l’apparition de nouvelles têtes dans l’écran du spectacle, vendre au public une « dynamique nouvelle », créer « un nouveau souffle » et opérer « un changement de cap ».

Le renouvellement dans l’annonce, la mise en scène et les faits est un acte de communication : un message envoyé à celui qui conteste la gouvernance du moment, l’efficacité de l’action et la légitimité à l’instant T. Aussi, le changement n’est  qu’une affaire de visuel et d’emballage, davantage un enjeu de personnalités que d’idées, de marketing que d’orientations politiques, de notoriété acquise que de compétences reconnues.

Pour ré-assurer l’opinion, le médiatico-politique s’inscrit dans une logique de marque, d’image et de coups politiques. Symbole du monde-marchand, « la marque politique » par sa notoriété, son positionnement et sa force d’évocations est encore un gage de qualité : une garantie qui rassure et sert de repère au consommateur-électeur. Alors, dans le cadre du turn-over politique propre au temps électoral, le politique choisit « un nom » et retient « un visage », mise sur une « une notoriété », fait le choix « du style », achète « une star » de l'écran. C'est  "Ségolène Royal" en son temps, "Nicolas Hulot" ou récemment "Eric Dupont-Moretti". 

La marque politique à travers « une personnalité exceptionnelle », une « figure ultra-médiatique » ou encore une « côte de popularité » constitue le sujet d’attraction de l’ère spectaculaire, l’objet de contemplations et le sujet de discussions de la politique-spectacle.

Les Hommes politiques sont des marques définitivement, des icônes de grande consommation, des sujets de fétichisation dont chaque face du packaging, jusqu’à la dernière ligne des caractéristiques-produit, doit attirer l’œil des médis comme du conso-électeur.

Cette colonisation du champ politique par la logique de marque signe par K.O la victoire du marketing sur le monde des idées. Aujourd’hui hélas, « la marque-personne » se retrouve partout, en premier lieu sur les réseaux sociaux où chacun des acteurs pour séduire et persuader, soulever l’adhésion et se vendre, passe par le filtre de la mise en scène, du branding et de la recherche d’une valeur ajoutée sur le marché pour exister, en vain, dans le monde de l’hyper-choix.  Politique Spectacle.

François Belley 

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lundi 5 juillet 2021

De l’importance du positionnement politique pour duper le conso-électeur.


Pour celui qui s’aventure sur le marché de la « politique spectacle » (professionnel de la politique, essayiste, présentateur télé, élu ou comique), le premier enjeu est de pouvoir sortir du nombre : c’est-à-dire marquer sa différence pour tenter d’éclore du bitume de l’hyper-choix et de l’ultra-contenus.

Tels la voiture « sans conducteur », la crème « anti-vieillissement », le jambon « sans nitrite » ou encore le smartphone « pliable », le candidat médiatico-politique doit par le choix stratégique d’un positionnement être perçu comme un produit singulier, novateur voire unique. Le positionnement politique agit en effet comme un repère pour le consommateur qui associe au patronyme une thématique et une promesse, une image, des mots clés et des « valeurs ».

Le positionnement censé répondre à la question « qui vend quoi ? » est une affaire de marketing avant tout : la résultante d’une étude du marché, de la concurrence, des segments électoraux disponibles et des tendances du moment. Le « bon » positionnement (comprendre celui qui est porteur aux yeux du conso-électeur) est souvent simple, identifié rapidement par le public et résumé clairement par les médias. « Le candidat du peuple », de « l’environnement » ou de « la ruralité », « Monsieur vaccin », « sécurité » ou « numérique », « le troisième Homme » ou « l’Homme providentiel » : le médiatico-politique suit les règles basiques de la classification de l’offre qui voit l’étiquette verte (Julien Bayou), bleue (Xavier Bertrand), rouge (Philippe Poutou) ou tricolore (Marine Le Pen) se coller sur le produit et le nom de marque sous-titré d’une formule sur-qualificative ("La France Unie", "Se battre pour Vous", "L'écologie évidemment"....), conçue pour accrocher et inciter à la prise en main.

Pour exprimer le positionnement du candidat médiatico-politique et mettre en lumière ses vrais-faux attributs, tout est pensé : des déplacements sur le terrain au choix des émissions de télé, en passant par le look, le langage, les sujets abordés, les propositions-choc et les petites phrases. Pour le bon déroulé du spectacle, il faut que sur le plateau de jeu, les positionnements de chacun des pions sur la case départ soient de couleurs différentes. Gare au doublon ! Les Hommes-copies au positionnement similaire sont souvent éjectés avant même le premier lancer de dés. François Belley "Politique spectacle"

François Belley

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jeudi 1 juillet 2021

« Les Français » comme argument d’autorité du médiatico-politique.


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« Voilà ce que veulent les Français », « Vous savez, ça n’intéresse pas les Français », « Les Français méritent mieux », « Les Français ne comprennent pas », « Les Français veulent des solutions », « Vous n’entendez pas ? Les Français ont en marre ! » : quel que soit l'orateur en lice sur le plateau du cirque médiatico-politique (élu, candidat, éditorialiste, intellectuel médiatique, syndicaliste ou épidémiologiste), il convient lors d’une interview, d’un débat ou d’un « live », de s’approprier « l’opinion de » et de parler en son nom.

Faire parler les autres est devenue une technique courante dans la sphère médiatique. Par son utilisation massive, « Les Français » comme argument d’autorité permettent à l’exposant-politique de donner du crédit à un propos, de muscler une position à l’aide d’une formule basique et de pré-vendre plus facilement à l’audience l’idée qui va suivre.

Pour l’Homme de la représentation, il ne s’agit pas dans sa dialectique de s’appuyer sur un sondage précis, de faire référence à une étude particulière ou même de se reposer sur une vérité du moment. Mais bien d’utiliser « Les Français » comme généralité pour rendre implacable une démonstration et ainsi mieux écouler au public son argumentation.

Parce qu’elle permet de rassembler le plus grand nombre, la droite et la gauche, les hommes et les femmes, les actifs et les retraités, le privé et le public, les jeunes et les personnes âgées, les votants et les abstentionnistes, les chômeurs et les cadres, les patrons et les ouvriers, les ruraux et les urbains, de dépasser les clivages et de n’écarter aucun profil dans le processus de séduction, cette expression « tous publics » se retrouve dans le lexique de force de vente du médiatico-poltique.

À la fois absent et omniprésent sur la scène, « Les Français » sont le personnage le plus cité de la pièce politico-médiatique, celui qui revenant dans le texte doit faire « grandir » l’acteur. Et nul besoin d'avoir une de représentant officiel pour l’emprunter : « Les Français » comme béquille rhétorique libre de droits ne requiert aucune légitimité, pas même celle qui incombe pourtant d’ordinaire au porte-parolat, inhérent à la personne élue. « Un Président devant 1 000 Français », « un face-à-face entre un premier Ministre et 10 Français », « une secrétaire d’État se présentant en direct à la télévision devant 1 million de Français » : dans le cadre d’émissions dites spéciales, « Les Français » sont à la manière d’un public-figurant un faire-valoir et un appui confortable sur lesquels l’invité du jour se repose pour gagner en empathie et en proximité. François Belley.

François Belley

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